Le burn out chez les soignants

Le burn out chez les soignants

septembre 6, 2023 1 Par Stan B

Le burn out touche toutes les professions ;  comment se manifeste le burn out chez les soignants ?Profession qui prend soin des autres par la santé, le burn out épargne t-il d’avantage cette profession ?

Toutes les professions du soin, aides-soignants, infirmiers, psychologues, médecins, aides à domicile, employés de maisons de retraites, manipulateurs médicaux ont un quotidien marqué par des conditions de travail favorisant le burn out.

C’est ainsi qu’ils sont parmi les professions les plus touchées par le burn out.

Sommaire

A. Evolution classique du burn out chez le soignant

B. Facteurs favorisant le burn out chez le soignant

  1. facteurs personnels
  2. type de travail
  3. charge de travail
  4. organisation de travail
  5. relations interpersonnelles au travail

C. Comment prévenir le burn out chez le soignant ?

A. Evolution classique du burn out chez les soignants

Le soignant candidat au burn-out, est souvent très compétent et passionné par son travail. Il possède aussi un sens aigu des responsabilités.

Son parcours professionnel commence par un enthousiasme idéaliste et une sur identification à la problématique de ses patients. Cet enthousiasme, ce zèle mélangés à un certain perfectionnisme, le poussent à dépenser une énergie excessive et parfois inefficace

Sa conscience professionnelle l’amène à prolonger ses heures de travail et à développer des comportements de contrôle chronophages.

Il nie souvent sa propre fatigue et s’épuise peu à peu.

Epuisement et fragilisation amènent le soignant en burn out

Apparaît de la stagnation avec des sentiments d’ennui, d’irritation, de colère et de découragement. Des troubles de la concentration, de la mémoire font apparition et enfin, frustration et apathie sont présents.

De plus, sa profession le confronte à des situations anxiogènes génératrices de tensions intellectuelles et relationnelles importantes.

Le soignant commence à se poser des questions à propos de son efficacité, de la pertinence de son travail et de son propre système de valeurs.

Il essaye de se protéger lui-même contre tout et tout le monde. La méconnaissance des signes du burn out ne l’aide pas. Une perte d’estime de soi, une dévalorisation et un extrême découragement peuvent s’ajouter.

Ce schéma se met progressivement en place sur plusieurs années, et finit par conduire le soignant en burn out.

B. Causes du burn out chez les soignants :

1. Facteurs  personnels

L’un des premiers facteurs à considérer est le niveau de vocation et de motivation de l’individu. Le secteur des soins de santé exige une passion profonde pour aider les autres, et un manque de cette vocation peut entraîner un épuisement rapide.

De plus, le manque d’expérience professionnelle peut augmenter la vulnérabilité au burnout, car les nouveaux soignants peuvent se sentir submergés par les responsabilités et les attentes du métier.

Le caractère de l’individu joue également un rôle non négligeable. Les traits tels que le pessimisme, l’anxiété, le perfectionnisme ou un style de communication limité peuvent rendre un soignant plus susceptible de développer un burnout.

Le décalage entre les attentes idéales du soignant et la réalité souvent exigeante du terrain créé une tension constante.

Charges concurrentes s’ajoutant :

Des charges concurrentes peuvent ajouter un poids supplémentaire sur les épaules des soignants, les exposant davantage au burnout :

  • difficultés de conciliation entre vie personnelle et vie professionnelle 
  • responsabilité familiale
  • retour de maternité ; difficultés de garde d’enfants
  • rupture ou conflits dans sa vie personnelle

2. Type de travail

L’environnement de travail joue un rôle crucial dans la prédisposition au burnout chez les soignants, et plusieurs facteurs spécifiques peuvent amplifier cette vulnérabilité.

Tout d’abord, les horaires de travail atypiques, tels que le travail de nuit, peuvent perturber les rythmes circadiens naturels, entraînant une fatigue chronique et des problèmes de sommeil.

De plus, le degré de gravité des erreurs potentielles dans le domaine des soins de santé est une source de stress constante pour les soignants, car une simple erreur peut avoir des conséquences graves.

L’annonce de mauvaises nouvelles et la fréquence des décès font également partie intégrante du travail des soignants. Cela peut être émotionnellement éprouvant, en particulier lorsque des patients jeunes sont touchés ou lorsque les traitements échouent malgré tous les efforts déployés.

Les soignants sont également confrontés à l’agressivité de certains patients et de leurs familles, ce qui peut provoquer un stress supplémentaire.

Enfin, les conflits entre les valeurs personnelles des soignants et les valeurs de l’établissement de santé peuvent créer une tension morale constante. La nécessité de prendre des décisions médicales en contradiction avec ses propres convictions peut être source de détresse.

3. Charge de travail

La charge de travail dans le domaine des soins de santé est l’un des facteurs majeurs influençant le risque de burnout.

Tout d’abord, une charge de travail excessive, durable et répétée épuise rapidement les soignants. Les journées longues et les heures supplémentaires sont fréquentes, ce qui entraîne une fatigue chronique et une perte d’énergie.

De plus, le ratio de personnel insuffisant est une source constante de stress. Lorsque les effectifs sont insuffisants pour répondre aux besoins des patients, les soignants sont constamment sous pression pour accomplir davantage en moins de temps. Le manque de travail en binôme ou en équipe peut également aggraver ce problème, car la collaboration permet de partager la charge de travail et de mieux gérer les situations complexes.

Le sentiment de ne pas pouvoir accomplir son travail dans le temps imparti est une source de frustration importante. Les soignants aspirent à offrir des soins de qualité, mais lorsque les délais sont constamment trop serrés, cela peut entraîner une détresse et un sentiment d’impuissance.

En outre, les exigences qualitatives excessives par rapport au poste de travail peuvent accroître la pression sur les soignants. Lorsque les attentes sont déraisonnables, cela peut créer un climat de travail stressant où il est difficile de maintenir un équilibre entre qualité et efficacité.

4. Organisation de travail

L’instabilité des contrats de travail peut générer un stress constant, car les soignants peuvent se sentir précaires sur le plan professionnel. De plus, le manque de flexibilité des horaires peut rendre difficile la conciliation entre le travail et la vie personnelle, contribuant ainsi à l’épuisement.

Un autre facteur important est le défaut de justice dans l’élaboration des plannings. Lorsque les horaires de travail sont attribués de manière arbitraire, cela peut engendrer des conflits et une insatisfaction parmi les soignants. De même, une mauvaise définition des fonctions, des missions et des responsabilités de chacun peut entraîner des frustrations et un sentiment d’inefficacité au travail.

Les démarches contradictoires et les interruptions fréquentes des tâches sont des sources de stress supplémentaires, car elles peuvent perturber le flux de travail et la concentration des soignants.

Le manque de temps de concertation et de communication en équipe peut également nuire à la coordination des soins et à la résolution des problèmes.

Enfin, l’impossibilité de discuter des questions psychologiques et éthiques liées au travail, peuvent créer un sentiment d’impuissance chez les soignants.

5. Relation interpersonnels au travail

Tout d’abord, un défaut de communication au sein de l’équipe médicale peut entraîner des malentendus, des erreurs et une frustration générale parmi les soignants. Une communication efficace est essentielle pour coordonner les soins et résoudre les problèmes de manière collaborative.

La qualité des relations entre le personnel médical et l’encadrement est également un facteur critique. Un soutien insuffisant de la part de la direction peut laisser les soignants se sentir abandonnés et peu appréciés, ce qui peut contribuer à l’épuisement professionnel.

De plus, un climat de travail insatisfaisant, marqué par des tensions ou des conflits non résolus, peut créer un environnement stressant pour les soignants.

Le manque de soutien social peut être particulièrement préjudiciable. Les soignants ont besoin de se sentir soutenus par leurs pairs et leur encadrement pour faire face aux défis émotionnels inhérents à leur métier. Lorsque ce soutien fait défaut, cela peut accroître leur vulnérabilité au burnout.

C. Comment prévenir le burn out chez le soignant?

Pour se protéger de ce risque, plusieurs stratégies sont à considérer.

Tout d’abord, il est crucial de s’interroger sur son positionnement professionnel. Cette réflexion devrait inclure une exploration des motivations et de l’orientation de carrière. Clarifier ses valeurs et ses objectifs personnels est tout aussi important, car cela permet de s’aligner davantage avec son parcours professionnel.

La capacité d’auto-analyse et de ressourcement est un atout précieux pour prévenir le burnout. Connaître ses propres limites et être capable de les respecter est essentiel pour éviter l’épuisement.

De plus, développer une aptitude à l’adaptation et à la mobilité professionnelle peut offrir de nouvelles perspectives de carrière et réduire la pression liée à un poste spécifique.

Évaluer régulièrement la qualité de vie au travail est une pratique recommandée. Il existe des échelles d’évaluation qui peuvent aider à mesurer le niveau de stress et d’épuisement professionnel. Ces évaluations peuvent guider les soignants dans l’identification des domaines nécessitant des améliorations.

Participer à des projets de service et à des ateliers utilisant des approches alternatives et complémentaires peut renforcer les compétences en gestion du stress et en résilience.

Utiliser le soutien privé et professionnel est une autre stratégie efficace.

Participer à des espaces d’échanges, à des groupes de travail, à des groupes d’analyse de pratique ou à des groupes de parole peut offrir un précieux soutien social.

Enfin, la formation continue revêt une grande importance dans la prévention du burnout. Les formations individuelles, notamment celles axées sur la communication, la gestion du stress et la régulation émotionnelle, sont cruciales pour renforcer les compétences personnelles et professionnelles. Les formations spécifiques, telles que celles portant sur les compétences de soins ou l’organisation du travail, contribuent également à la prévention.

Le burn out chez les soignants : une réalité qu’il faut prévenir

Le personnel soignant est une profession très touchée par le burn out. Connaitre les causes et le moyen de s’en protéger permet de l’éviter. La prévention du burnout est en-effet un élément essentiel pour maintenir le bien-être des soignants.

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